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La Tunisie souffre d’un déficit énergétique important depuis plusieurs années passant de -2505 Millions de dinars en 2016 à -10718 Millions de dinars en 2024.  

En observant la contribution de chaque produit au déficit énergétique Tunisien en valeur, nous constatons que les produits pétroliers représentent le plus gros fardeau et coût énergétique supporté par l’Etat. En contrepartie, les discours et orientations 1 sont à contrecourant de la réalité des chiffres puisque les réflexions, les investissements et discussions se concentrent sur la production d’électricité renouvelable et d’hydrogène vert. 

Il est important de rappeler qu’en 2023, le secteur du transport (particulièrement les combustibles consommés pour les besoins de transport routier) était le principal consommateur d’énergie finale avec 32%2 et les produits pétroliers ont représentés, en 2024, la moitié de la demande en énergie primaire. 

 Ceci semble paradoxal et les dirigeants restent impassibles face à la réalité des chiffres en continuant à mettre en place des politiques énergétiques parfois importées3 en déconnexion avec la réalité et les besoins du pays. Ils agissent comme si la consommation de produits pétroliers était une fatalité à laquelle très peu d’alternatives sont possibles. 

Dans ce cadre, des questions stratégiques doivent être posées pour permettre la révision des priorités : 

1 Ministère de l’industrie, des mines et de l’énergie et PNUD, (Avril 2023), Stratégie énergétique de la Tunisie à l’horizon 2035 - Synthèse 

2 Ministère de l’industrie, des mines et de l’énergie, (2023), Bilan National de l’Energie 2023   

3 Ben Rouin C., Roche F., (Mars, 2022), « Les énergies « renouvelables » en Tunisie : une transition injuste » 

4 Société Tunisienne des Industries de Raffinage